AMADOURIA, une société atypique, à la croisée du social et de l’économique
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Le 31 mars s’est déroulée l’inauguration des nouveaux locaux de la société AMADOURIA, situés zone de la Féraudie à Souillac.
De nombreuses personnalités s’étaient déplacées : Madame Claire Raulin, préfète du Lot, et Madame Amel Tir, sous-préfète de Gourdon ; Raphaël Daubet, sénateur ; Vincent Labarthe, conseiller régional ; Madame Maury, vice-présidente du Conseil départemental ; Jean-Claude Fouché, président de CAUVALDOR ; Gilles Liébus, maire de Souillac ; et Michel Alibert, président du Crédit Agricole.Mais également des partenaires techniques, administratifs et financiers, des fournisseurs et de nombreux clients.
Après la traditionnelle cérémonie du ruban et une visite des locaux en fonctionnement, un rappel des grandes étapes de ce projet a été effectué.Dans son propos introductif, Monsieur Gay, président de l’AMAR (Association Mutualiste Agricole de Rocamadour), en a rappelé l’origine, précisant que l’idée était née de la réflexion interne de l’équipe de l’ESAT du Pech de Gourbière, établissement ouvert en 1975 – cela fait donc 50 ans – et dont la gestion est assurée par l’AMAR.Illustration des liens étroits existants entre ces deux structures : la société AMADOURIA est détenue à 100 % par l’AMAR.

Par cette création, trois objectifs sont visés :
Répondre aux besoins pressants du territoire en termes de prestation de blanchisserie
Créer une structure adaptée à l’emploi des personnes en situation de handicap
Apporter un nouvel équilibre commercial à l’ESAT du Pech de Gourbière
La phase d’étude qui a précédé la mise en œuvre a été quelque peu laborieuse.Bien que la période COVID ait eu peu d’impact, elle a provoqué des retards.La recherche d’un emplacement fut longue et semée d’embûches.Après un premier terrain situé sur la zone de la gare, accordé par la municipalité de Rocamadour, un autre, jugé plus conforme en termes de taille, a été réservé auprès des services de CAUVALDOR, juste à côté.Mais les dernières études techniques et financières ont réservé une énorme surprise puisque le budget était passé de 3 à 5 millions d’euros. En cause : l’envolée des prix après 2022 et les normes réglementaires liées au traitement des eaux usées exigeant un dispositif spécifique pour une valeur de 700 000 euros.En outre, le projet subissait la hausse des taux d’emprunts et la disparition des subventions.Cette impasse aurait pu être fatale au projet.

La solution est venue de Marc-Antoine Rouzade, responsable d’exploitation, qui, à force de recherches, a repéré la mise en vente des locaux Toupargel, répondant à toutes les caractéristiques techniques du projet et bénéficiant surtout d’un réseau d’assainissement collectif.
L’achat du site par AMADOURIA, réalisé en décembre 2023, mettait enfin un terme à une longue période d’incertitudes.
En ce qui concerne la phase d’aménagement et d’équipement, deux défis de taille se sont présentés :
Respecter le budget global de 3 200 000 €
Tenir les délais pour permettre un démarrage d’activité en novembre 2024
Il s’agissait de transformer des locaux anciennement affectés au stationnement des véhicules de livraison Toupargel en une blanchisserie industrielle tout en respectant l’obligation de délimiter deux zones bien distinctes : une destinée au traitement du linge sale, l’autre affectée au traitement du linge propre.En matière d’aménagement, les principaux postes ont été les suivants :
Décaissement et terrassement
Création du quai et de l’auvent
Création des réseaux d’alimentation en eau, air comprimé et électricité, ainsi que les réseaux d’évacuation (fumées et eaux usées)
Création de cloisonnements pour le local lessiviels, le local maintenance, le local compresseur et le local chaudière
Création d’une cloison entre la zone de tri du linge sale et la zone de finition du linge propre pour limiter la biocontamination
Le permis a été déposé en mars 2024 et accordé en juin.La consultation des entreprises s’est déroulée à partir du mois de juin pour se terminer dans certains cas courant octobre. En tout, ce sont 13 entreprises qui ont été retenues, majoritairement implantées dans le Lot et en Corrèze.À cela s’ajoutent l’équipementier pour la fourniture du tunnel de lavage, le train de repassage et la plieuse, ainsi que le fournisseur de lessive.
Le chantier a débuté mi-septembre, soit deux mois avant la date prévisionnelle de livraison.En définitive, la réception provisoire n’a pu être effectuée que le 14 janvier.Ce qui a posé de réels problèmes puisque, au regard de nos engagements commerciaux, l’activité a dû démarrer la semaine précédente, à savoir le 6 janvier.Cette période délicate semble déjà bien lointaine, mais il faut retenir que les ambitions ne suffisent pas toujours face aux contraintes.
Le bilan financier de l’opération a lui aussi subi quelques aléas, passant d’un montant prévisionnel de 3 200 000 € à un coût final de 3 400 000 €.Afin d’équilibrer ce plan d’investissement, le projet AMADOURIA a bénéficié de subventions à hauteur de 420 000 € et de prêts aux conditions avantageuses grâce au concours des services de l’État, en particulier la DEETS, de la région Occitanie, de la Communauté de communes CAUVALDOR ainsi que ceux de la MSA, du Crédit Agricole et du mouvement France Active.
En s’installant à Souillac, AMADOURIA souhaite se mettre au service de son territoire.Et ce à double titre.
Tout d’abord par la nature de son activité de blanchisserie.
L’objectif est d’être au service des professionnels locaux qui recherchent un partenaire fiable pour le nettoyage d’articles textiles.À ce jour, l’activité tourne autour d’une quarantaine de clients dont la majorité sont des professionnels du tourisme (hôtels, restaurants, campings…). Ce qui représente plus de 150 tonnes de linge par an sur le secteur du nord du Lot essentiellement.Mais cet outil est à même d’élargir l’offre à d’autres secteurs. Les équipements sont en capacité de traiter un volume de linge trois fois supérieur au marché actuel au profit du secteur médico-social (EHPAD, résidences autonomie de CAUVALDOR), mais également du secteur industriel, dans le domaine mécanique ou agroalimentaire, par exemple.
Pour autant, la société AMADOURIA n’est pas seulement une blanchisserie. Elle se distingue par un engagement social fort.En effet, dès juin 2021, cette société a obtenu l’agrément Entreprise Adaptée, décerné par les services de la DREETS.Cette orientation sociale engage à recruter et accompagner des personnes reconnues travailleurs handicapés, pour leur proposer un cadre de travail leur permettant de développer des compétences et de favoriser leur insertion dans des entreprises ordinaires.En 2022, année de démarrage de l’activité, AMADOURIA comptait deux salariés reconnus travailleurs handicapés.Ils ont pu se former à l’activité blanchisserie, d’abord au fil de l’activité interne mais également sur d’autres terrains d’apprentissage.Ils ont pu bénéficier de temps de formation et de périodes de découverte sur d’autres métiers.
Aujourd’hui, AMADOURIA compte sept salariés. À l’avenir, et en fonction de la charge de travail, cet effectif est amené à progresser à dix, puis douze, voire plus.C’est là l’objectif principal de cette société atypique, à la croisée du social et de l’économique.
En conclusion, AMADOURIA se présente comme une société de service engagée dans une démarche citoyenne multiple, soucieuse d’apporter une prestation de qualité pour la plus grande satisfaction de ses clients et la fierté de son personnel.
Les différents intervenants qui se sont succédé ont souligné le caractère audacieux et innovant de cette entreprise, mettant en évidence sa totale adéquation avec les besoins repérés du territoire (prestations blanchisserie, emploi adapté), avec les défis économiques nationaux en termes de réindustrialisation et enfin avec les enjeux environnementaux de notre planète, par l’intégration de ces critères dans les choix d’implantation, d’aménagement et d’équipement.C’est à l’unanimité qu’ils ont tenu à affirmer leur certitude quant au développement rapide d’AMADOURIA et à sa pérennité, gageant qu’elle soit au moins aussi longue que celle du Pech de Gourbière.
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